La première recette de pomme de terre est publiée en 1581, dans un livre de cuisine allemand. On pouvait lire sous la mention "patate " : "Epluchez les patates et coupez-les en petits morceaux, faites-les bouillir dans de l'eau et pressez-les bien à travers un tissu de crin. Hachez finement et faites-les roussir avec de fins lardons. Ajoutez un peu de lait et faites-les bouillir dans celui-ci. Ainsi, elles deviennent bonnes et savoureuses."
L'industrie de la transformation est une "activité jeune".
Les Américains avaient fait connaître les produits déshydratés au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Mais la première transformation industrielle destinée en France à l'alimentation humaine s'est faite avec les chips. On la doit à un féculier qui, en 1958. commença de manière presque artisanale avant de se lancer, quatre ans plus lard, dans une production industrielle à Flaucourt : la première ligne de chips Flodor était y née.
Dans le même temps, les sociétés France-Chips et Samo se portent sur ce créneau nouveau avec deux usines dans le Loiret et à Marseille. Ils sont vite imités.
En 1965, la coopérative de Vie-sur-Aisne qui a vu le jour dix ans plus tôt. crée la ligne de chips Vico à partir des méthodes de fabrication en vigueur aux Etats-Unis.
Cette année là, la société Samo construit une usine à Lille et la Société internationale des produits alimentaires investit dans une chaîne de production dans l'Oise.
En 1964-1965. 35 000 tortues de pommes de terre sont transformées ce qui permet la fabrication et la commercialisation de 7 000 tonnes de chips.
Le secteur se caractérise par la multiplication d'ateliers locaux, souvent liés à des huiliers, traitant de petites quantités de pommes de terre.
Un an plus tard, Flodor produit à elle seule 2 000 tonnes de chips. L'avènement des chips en France - qui ne se consomment plus simplement comme produit que l'on grignote mais surtout comme plat d'accompagnement - va entraîner l'essor de la déshydratation des pommes de terre.
Les premiers flocons de pommes de terre, commercialisés sous l'appellation de Mousseline, produits par la société Sitpa à Braine (Aisne) et dans le Vaucltise. font leur apparition sur le marché en 1963.
Le tonnage de tubercules déshydratés en 1964-1965 est proche de celui des chips. Il s'élève à 30 000 tonnes pour 5 000 tonnes de produits finis. Pendant dix ans (1965-1975), l'évolution de la société se caractérise en France par une volonté marquée d'utiliser des aliments faciles à préparer, notamment par des femmes qui travaillent de plus en plus.
Elle contribue à une augmentation conséquente de la production de pommes de terre déshydratées qui nécessite des investissements plus importants que pour les chips.
Les industriels du secteur de la transformation entrent en jeu. En 1966, quatre sites de productions de pommes déshydratées étaient recensés et concentrés dans le Nord de la France.
Le cas de la production de chips était différent, avec douze sites recensés sur l'ensemble du territoire et un nombre important de petits ateliers concernant des marchés régionaux.
En 1968, Vico crée une nouvelle usine et développe simultanément ses productions de chips et de flocons. Flodor démarre la production de flocons pour purée en 1970, suivi de peu par la SCA Beaumarais qui se positionne sur ce créneau en 1971 à Béthune. En 1973, Flodor construit une nouvelle usine à Péronne.